Pourquoi Scott Kelby est passé de Nikon à Canon ?

Pour résumer, lors de ses formations, Scott, équipé Nikon, devait également aider les personnes équipées Canon. Un jour, on lui a proposé de tester le 1DX. Et là, il est tombé Dangerously in Love comme dirait Beyoncé. Les yeux remplis d’étoiles, le cœur battant à travers le t-shirt tel un personnage de Tex Avery, il passa du jaune au rouge aussi vite que son compte bancaire passa du vert au… rouge. Il va même jusqu’à comparer l’ergonomie du Canon 1DX à Apple. Expliquant qu’il est simple à utiliser. Intuitif.

Ça veut dire quoi ?
Primo, on sent le coup marketing. Mais plutôt fin. Il dit que c’est suite à la demande des internautes. On n’y croit pas. Et dans la mélasse d’arguments remplis d’onomatopées, il veut surtout dire que pour lui qui réalise beaucoup d’images de sport, ce boîtier est plus adapté que le D4.

En quoi est-ce important ?
Dans l’absolu, à quoi ça sert de savoir que tel grand photographe utilise tel grand matériel ? A rien. Ça ne sert pas plus que de savoir dans quelle voiture roule Sebastian Vettel. Car le matériel qu’ils utilisent n’influe pas sur leur talent. Il influe sur les résultats, mais pas sur le talent.
Or Scott Kelby est un excellent photographe. Mais il n’a rien d’un « artiste ». C’est un photographe technique. Ses images sont techniquement belles. Mais sa façon de travailler est comme une démonstration de matériel. Attention, je ne dis pas qu’il fait des trucs pourris, bien au contraire. Mais, il y a un écart entre ces deux types d’image que sont les images techniques et les images artistiques. Les unes font briller les yeux, les autres font dire  » elle est bien faite cette photo ». Je ne sais pas si vous avez perçu la nuance. Et une image artistique pourra être très technique, tandis que l’autre restera une démonstration.

scott-kelby©Scott Kelby

Le fait est que cette nuance fait que Scott Kelby a du poids sur le web. Du poids auprès des photographes. Et donc, une influence sur les ventes, sur l’image de la marque, ce genre de choses. Ses images poussent à se demander : « Hé, comment on fait ? »
Par conséquent, on assimile la beauté de l’image à l’efficacité du matériel et non au photographe (ou peu). Or, c’est la somme des deux, mais pas dans les mêmes proportions. Pour donner un exemple concret, le rendu des capteurs 24×36 pour les portraits, par leur faculté à adoucir la transition nette/flou, et la possibilité d’avoir des profondeurs de champs très courtes, permettront d’obtenir de « plus jolis » portraits que ceux que l’on aura en utilisant des capteurs APS-C. Mais encore faut-il que le photographe sache capturer un portrait…

Donc Scott Kelby qui switche de Nikon à Canon n’est pas un détail. Quant à sa décision, c’est logique. Pas pour avoir choisi Canon au détriment de Nikon (quoique…) mais pour avoir écouté :

1) Son envie. Il préfère photographier au 1DX. Il adore le boitier, il shoote avec. N’oublions pas qu’il n’a pas de soucis financiers pour s’équiper, car c’est son métier et il est plutôt bien reconnu.

2) L’argent. Et oui, si Canon a payé Scott pour qu’il switch, ou l’équipe gratuitement (voire les deux), c’est normal aussi. Si on vous propose une somme d’argent pour passer d’une marque à une autre vous refusez ? Moi non ! Enfin, ça dépend de la somme, mais disons que le minimum est assez (pour ne pas dire très) bas.

Tout ça finalement pour dire que Scott Kelby préfère le 1DX au D4. Un choix qu’on aimerait bien avoir à faire quand même. Depuis le D4s est arrivé. Pour avoir testé les deux, je préfère également le 1DX, dont l’autofocus est paramétrable très facilement (et très effiace). Cela dit, celui du D4s n’est pas mauvais non plus, et le boîtier Nikon est bien plus compact et léger que son concurrent. Mais bon, encore une fois, ce genre de choix est rarement difficile à faire. Les photographes utilisant ce type de boîtiers ont un passé avec l’une des deux marques, et donc, des automatismes.

Source  Les Pixelistes

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